Blaise Pascal
1623 - 1662
Blaise Pascal
Les Provinciales
1656 - 1657
Blaise Pascal
L'Art de persuader
1658
Blaise Pascal
De l'esprit géométrique
1658
Pascal, penseur fortement marqué par le jansénisme, prend la plume pour faire l'apologie de la religion chrétienne et dénoncer quelques hypocrisies ou tiédeurs.
Pascal s'attache à montrer la misère et la grandeur de l'homme : l'homme est en effet à la fois misérable à cause de sa rupture avec Dieu suite au péché originel, et grand car il garde en lui des bribes de la nature d'Adam avant le péché. L'homme est un "roseau pensant" dont l'existence est fragile et misérable, mais qui a un grand mérite car sa raison lui permet d'avoir conscience de cette condition ("La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable").
Toutefois, en se reconnaissant misérable, l'homme est pris d'une angoisse profonde face à la mort, au néant, à l'ennui, à la vanité de l'existence. Pour y échapper, l'homme se réfugie dans le paraître, qui gouverne la vie sociale, et surtout dans le divertissement, notion particulière à l'auteur, par laquelle il désigne toutes les activités par lesquelles l'homme tente d'oublier sa tragique condition (travail, jeux, politique, etc.).
Mais ce divertissement incessant et illusoire empêche l'homme de saisir le présent et donc de trouver le bonheur : "Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer au repos, dans sa chambre."
Pascal étudie également la raison, en s'opposant à la fois au stoïcisme (qui affirme la toute-puissance de la raison) et au scepticisme (pour qui la raison ne pourra jamais atteindre la vérité). Ces philosophies commettent "deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison". Pour Pascal, la raison est dépassée mais elle regagne une dignité en le reconnaissant, ce par quoi il se rapproche d'un scepticisme transcendé par la foi.
De plus, Pascal affirme que les vérités les plus hautes sont accessibles "par le cœur" (grâce à l'intuition) et non "par la raison" (la déduction). La raison ne peut pas tout démontrer, contrairement à ce que voudrait le projet cartésien ni surtout celui de son contemporain Leibniz.
Par exemple, l'existence de Dieu ne peut être prouvée par déduction : "c'est le cœur qui sent Dieu, et non la raison". Enfin, pour convaincre les libertins, Pascal explique que parier sur l'existence de Dieu est toujours avantageux : "Si vous gagnez, vous gagnez tout. Si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter".
Cet argument célèbre appelé « pari de Pascal » repose sur l'idée qu'une vie éternelle (infinie dans le temps) est préférable à la vie finie, terrestre, quelle qu'en soit les avantages, et qu'il y a par conséquent intérêt à parier sur elle.
Mais, en profondeur, s'il faut croire, c'est parce que la raison ne peut pas résoudre l'angoisse de l'homme face à l'existence. C'est la foi qui permettra de sauver les hommes du désespoir.
Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser.
Blaise Pascal
Pensées
1669
Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer au repos, dans une chambre.
Blaise Pascal
Pensées
1669
La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu'il y a une infinité de choses qui la dépassent.
Blaise Pascal
Pensées
1669
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