Edmund Husserl
1859 - 1938
Edmund Husserl
Recherches logiques
1900 - 1901
Edmund Husserl
Idées directrices pour une phénoménologie
1913 - 1952
Edmund Husserl
Méditations cartésiennes
1929
Edmund Husserl
La Crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale
1936
« L'œuvre de Husserl fonde l'un des principaux courants philosophiques contemporains, la Phénoménologie. Elle se présente comme une réaction face aux deux courants qui menacent la philosophie : le psychologisme (selon lequel les lois de la nature ne sont que psychologiques, et il n'y a aucun espoir d'objectivité) et le positivisme (pour lequel il n'y a que des « faits-objets » dépendants de l'observation, et non des « faits objectifs », la science demeurant cependant le seul accès à la vérité).
La phénoménologie de Husserl a donc pour but de réhabiliter la philosophie et d'en faire une science rigoureuse qui s'appuie sur la raison mais aussi l' « intuition intellectuelle » pour rendre compte du vécu. Il s'agit d'étudier les phénomènes (ce qui apparaît à la conscience) qui ne sont pas vus, comme chez Descartes, comme des apparences susceptibles de nous tromper mais comme des apparitions, des manifestations dont il faut élucider le sens.
Il faut d'abord procéder à une « réduction eidétique » (du grec eidos : idée, essence). En faisant varier les perspectives sur les choses, on pourra différencier leurs caractéristiques empiriques, changeantes, de leur essence invariable. L'essence d'une chose correspond ainsi à ses propriétés qu'on ne peut pas supprimer sans supprimer la chose elle-même. La phénoménologie est donc une intuition des essences (allemand : Wesenschau).
De plus, Husserl opère une « réduction phénoménologique » : il s'agit de mettre entre parenthèses l'existence du monde extérieur et de ne considérer que le phénomène (ce qui apparaît). On en dégage l'idée de l'ego transcendantal, une conscience pure qui est comme chez Descartes l'élément fondateur de toute connaissance, car il n'existe pas de phénomène hors de la conscience.
Toutefois, ce cogito n'est pas pour Husserl une substance qui existe indépendamment des réalités extérieures, mais une « intentionnalité » qui vise un objet. Toute conscience est conscience de quelque chose. Il est erroné de différencier sujet et objet : il n'y a d'objet que pour un sujet.
De même, il n'y a de sujet que par rapport à un objet. Cette affirmation suppose, chez Husserl, un approfondissement de la notion de corps, puis de celle de « monde de la vie », dans une analyse qui va au-delà de celle de Descartes et constitue le fondement de toute la phénoménologie ultérieure (Merleau-Ponty, Michel Henry).
Tout état de conscience en général est en lui-même conscience de quelque chose.
Edmund Husserl
Méditations cartésiennes
1929
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