Jean-Jacques Rousseau
1712 - 1778
Jean-Jacques Rousseau
Discours sur les sciences et les arts
1750
Jean-Jacques Rousseau
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
1755
Jean-Jacques Rousseau
Julie ou la Nouvelle Héloïse
1761
Jean-Jacques Rousseau
Du contrat social
Jean-Jacques Rousseau
Émile ou De l'éducation
1782 - 1789
Jean-Jacques Rousseau
Les Rêveries du promeneur solitaire
1782
Écrivain et philosophe de l'époque des Lumières, Jean-Jacques Rousseau participe à l'esprit des Lumières mais s'y oppose également. Il rejette par exemple l'optimisme des Encyclopédistes et de Voltaire face au progrès. Pour lui, l'Homme est perverti par la société, et il est avant tout nécessaire de réformer mœurs, morale, éducation et institutions politiques
Dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Rousseau développe sa conception de la société. Afin de montrer que l'Homme est perverti par la société, il dresse l'hypothèse d'un "état de nature" qui correspond à l'état de l'humanité avant la formation de toute société. L'Homme y vit solitaire, autosuffisant, libre, heureux. Son action est guidée par deux dispositions naturelles, que sont l'amour de soi (distinct de l'amour-propre) et la pitié (la répugnance innée à voir souffrir son semblable).
Toutefois, des hasards et des catastrophes, mais également le progrès lui-même, obligent par la suite les hommes à s'associer et donc à sortir de l'état de nature. Surgissent alors l'égoïsme, le paraître et surtout les inégalités nées à cause de l'installation de la propriété privée. Rousseau s'oppose donc à la vision optimiste du progrès que défendent la plupart des philosophes des Lumières : pour lui, l'état social est un état malheureux où règnent l'inégalité et les vices.
Pour rétablir l'égalité et la liberté dans la société, Rousseau recommande la mise en place du "contrat social" qui fonde les institutions politiques (Du contrat social). Le but est de remplacer la liberté naturelle perdue par la liberté civile, que l'État doit garantir absolument, car "renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme". Rousseau, à l'inverse de Hobbes, ne conçoit surtout pas le contrat social comme un pacte de soumission : le contrat n'est légitime que s'il obéit à la "volonté générale" du peuple.
Même si celui-ci prend la forme de lois limitant les libertés naturelles (dans la mesure où le citoyen échange ses droits naturels contre des droits sociaux) il est le garant de la liberté civile, qui est l'absence de soumission à autrui. En obéissant aux lois, on n'obéit qu'à soi-même et on est donc libre.
Cet état civil nécessite la formation d'un homme nouveau, d'où le traité sur l'éducation de Rousseau (Émile). Il y décrit une nouvelle méthode d'enseignement, qui respecte le développement naturel de l'enfant et privilégie les expériences concrètes. Pour Rousseau, il faut en effet préserver la bonté originelle de l'enfant car la morale est un "instinct divin" et se découvre donc en soi.
Il est donc certain que la pitié est un sentiment naturel, qui, modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l'espèce.
Jean-Jacques Rousseau
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
1755
L'impulsion du seul appétit est esclavage, et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.
Jean-Jacques Rousseau
Du contrat social
1762
La souveraineté [...] consiste essentiellement dans la volonté générale. [...] Toute loi que le peuple en personne n'a pas ratifiée est nulle ; ce n'est point une loi.
Jean-Jacques Rousseau
Du contrat social
1762
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