Érasme
1466/1467/1469 - 1536
Hollandais
Lettre, essai
Érasme
Adages
1500
Érasme
Le Manuel du soldat chrétien
1503
Érasme
Éloge de la folie
1509
Erasme
L'Éducation d'un prince
1514
Érasme naît à Rotterdam en Hollande d'un prêtre et d'une fille de médecin qui meurt lors d'une épidémie de peste en 1483. Il habite avec sa famille à Gouda. Après la mort de son père, il est confié avec ses frères à des tuteurs dont un qui est maître d'école à Gouda. Il fait des études dans la plus grande école de Hollande, l'école du chapitre de Saint-Lebuinus. Devenu enfant de chœur, il se voue à l'Église en 1488 en prononçant ses vœux chez les chanoines à Steyn.
Ordonné prêtre, il quitte le couvent quelques années plus tard pour se rendre à Paris où il étudie le grec. Il rencontre des humanistes à une époque où la capitale est au centre des études scolastiques et sous l'influence de la Renaissance italienne. Il rédige Le Manuel du soldat chrétien.
Il gagne sa vie en travaillant comme précepteur, écrit des modèles de lettres pour ses étudiants et élabore une rhétorique épistolaire. Il écrit des lettres à des princes, des ecclésiastiques, des érudits ou même des novices. Il aurait plus de six cents correspondants dans l'Europe entière pour près de mille deux cents lettres publiées.
Il compose aussi une collection d'Adages dont il se sert comme vade-mecum. La première publication en 1500 regroupe au total huit cent dix-huit adages. Le recueil se compose au final de quatre mille articles qui n'ont été traduits qu'en 2011.
Il devient notamment secrétaire de Henri de Bergues Lévesque à Cambrai et, quand il l'accompagne à Bruxelles, il accède à la bibliothèque du prieuré de Groenendael où il découvre l'œuvre de Saint-Augustin. Il voyage ensuite en Europe pendant quinze ans, notamment en Angleterre où il rencontre John Colet et Thomas More. Il va être fortement affecté par son exécution en 1535, écrivant alors : "dans l'exécution de More je meurs moi-même un peu". Il se rend ensuite en Italie et devient docteur en théologie à Turin. Il retourne en Angleterre où il écrit L'Éloge de la folie deux ans après.
Dans cette fiction de forme allégorique, la déesse de la folie critique professions et catégories sociales surtout les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé mais aussi les courtisans. Cette satire dénonce les mœurs corrompues de son époque mais tend aussi à l'universel. Au moment de la contre-réforme en 1557 son ouvrage est mis à l'Index. Érasme veut montrer avec cette œuvre la vraie religion chrétienne.
Il écrit ensuite L'Éducation d'un prince destiné au duc de Croy puis devient son conseiller. Il dirige à Louvain le collège des trois langues et refuse l'invitation de Luther à le rejoindre. Plus tard, dans ses Essais sur le libre arbitre, il va critiquer Luther, qui répondra par un autre livre.
Érasme défend une conception évangélique de la religion catholique en critiquant le clergé et les papes dont l'attitude ne correspond pas aux évangiles. Ses idées sont proches de Luther mais il n'adhère pas comme lui à la réforme protestante qui met en place un schisme à l'intérieur de l'Église. Il milite pour la paix en Europe.
En 1521, Érasme part pour Bruxelles chez un ami chanoine, un lieu devenu la maison d'Érasme. Il vit pendant huit ans à Bâle et y publie la plupart de ses œuvres. C'est à Fribourg-en-Brisgau qu'il écrit son dernier ouvrage, L'Ecclésiaste, avant de retourner définitivement à Bâle.
Il publie en 1530 un Manuel de savoir-vivre à l'usage des enfants ou La Civilité puérile pour le prince Henri de Bourgogne. Érasme est considéré comme le "prince des humanistes". Connaissant des savants dans l'Europe entière et critique envers l'Église, il n'adhère pas au protestantisme, qui refuse le libre arbitre de l'Homme.
Il se choisit comme devise en latins "je ne fais de concession à personne". Après sa mort, il est enterré dans la cathédrale de Bâle. Ses livres ont été brûlés à Milan avec ceux de Luther en 1543.
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