Combien de syllabes les vers suivants comptent-ils ?
« Et ce monde rendait une étrange musique »
Charles Baudelaire, « Une charogne », Les Fleurs du Mal, 1857
Ce vers, extrait du poème « Une charogne » de Charles Baudelaire, compte 12 syllabes.
Un vers de 12 syllabes est un alexandrin. C'est le type de vers le plus courant dans la poésie traditionnelle française. La césure de ce vers se trouve entre les mots « rendait » et « une ». Le -e- final du terme « musique » ne se prononce pas, étant donné qu'il est précédé d'une voyelle.
« Mignonne, allons voir si la rose »
Pierre de Ronsard, « Mignonne, allons voir si la rose », Odes, 1550-1552
Ce vers, extrait du poème « Mignonne, allons voir si la rose »,de Pierre de Ronsard, compte 8 syllabes. Un vers de 8 syllabes est un octosyllabe. Il est, avec l'alexandrin (vers de 12 syllabes) et le décasyllabe (vers de 10 syllabes), l'un des mètres les plus anciens et les plus utilisés dans la poésie classique française, qui privilégia longtemps l'emploi des vers pairs. Le -e- final du terme « rose » ne se prononce pas. Les rimes féminines se terminent par un -e- muet.
« Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie »
Louise Labé, « Je vis, je meurs », Élégies et sonnets, 1555
Ce vers, extrait du poème « Je vis, je meurs » de Louise Labé, compte 10 syllabes. Un vers de 10 syllabes est un décasyllabe. Il est, avec l'alexandrin (vers de 12 syllabes) et l'octosyllabe (vers de 8 syllabes), l'un des mètres les plus anciens et les plus utilisés dans la poésie classique française, qui privilégia longtemps l'emploi des vers pairs. La césure de ce vers est marquée par la ponctuation et se trouve entre les mots « meurs » et « je ».
« Il pleure dans mon cœur »
Paul Verlaine, « Ariettes oubliées III », Romances sans paroles, 1874
Ce vers, extrait du poème « Ariettes oubliées III » de Paul Verlaine, compte 6 syllabes. Un vers de 6 syllabes est un hexasyllabe. La césure se trouve après la troisième syllabe, soit entre les mots « pleure » et « cœur ».
« Là, tout n'est qu'ordre et beauté »
Charles Baudelaire, « L'Invitation au voyage », Les Fleurs du Mal, 1857
Ce vers, extrait du poème « L'Invitation au voyage » de Charles Baudelaire, compte 7 syllabes. Un vers de 7 syllabes est un heptasyllabe. En poésie française, il est très fréquemment employé au Moyen Âge, seul ou en association avec d'autres vers. Ce sont des vers impairs qui rappellent la poésie de Verlaine pour qui l'impair est musical.