Dans les poèmes suivants, repérer les enjambements.
(1) « Un gay zephire les caresse
(2) D'un mouvement doux et flatteur.
(3) Rien que leur extresme hauteur
(4) Ne fait remarquer leur vieillesse.
(5) Jadis Pan et ses demy-dieux
(6) Y vindrent chercher du refuge,
(7) Quand Jupiter ouvrit les cieux
(8) Pour nous envoyer le deluge »
Saint-Amant, « La Solitude », 1629
Dans l'extrait du poème de Saint-Amant « La Solitude », on repère plusieurs enjambements : « D'un mouvement doux et flatteur » (v. 2), « Ne fait remarquer leur vieillesse » (v. 4), « Y vindrent chercher du refuge » (v. 6), « Pour nous envoyer le deluge » (v. 8).
Les phrases se prolongent d'un vers à l'autre de manière continue et fluide.
(1) « La rue assourdissante autour de moi hurlait.
(2) Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
(3) Une femme passa, d'une main fastueuse
(4) Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
(5) Agile et noble, avec sa jambe de statue.
(6) Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
(7) Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan,
(8) La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. »
Charles Baudelaire, « À une passante », Les Fleurs du Mal, 1857
Dans l'extrait du poème de Charles Baudelaire, « À une passante », on repère deux enjambements aux vers 2, 3 et 4 (« Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse / Une femme passa, d'une main fastueuse / Soulevant, balançant le feston et l'ourlet »), et aux vers 6, 7 et 8 (« Moi, je buvais, crispé comme un extravagant / Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan / La douceur qui fascine et le plaisir qui tue »).
La phrase se prolonge d'un vers à l'autre, d'une strophe à l'autre, de manière continue et fluide.
(1) « Et je les écoutais, assis au bord des routes,
(2) Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
(3) De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
(4) Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
(5) Comme des lyres, je tirais les élastiques
(6) De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur ! »
Arthur Rimbaud, « Ma bohème », Les Cahiers de Douai, 1889
Dans l'extrait du poème d'Arthur Rimbaud « Ma bohème », on repère deux enjambements dans les deux tercets entre les vers 2 et 3 (« Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes / De rosée à mon front, comme un vin de vigueur »), et les vers 5 et 6 (« Comme des lyres, je tirais les élastiques / De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur ! »).
La phrase se prolonge d'un vers à l'autre, d'une strophe à l'autre, de manière continue et fluide.
(1) « Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
(2) Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
(3) Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
(4) Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
(5) Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
(6) Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
(7) Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
(8) Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. »
Victor Hugo, « Demain dès l'aube », Les Contemplations, 1856
Dans l'extrait du poème de Victor Hugo « Demain dès l'aube », on repère deux enjambements dans les deux quatrains aux vers 1, 2, 3 et 4 et aux vers 5, 6, 7 et 8.
Les deux phrases se prolongent d'un vers à l'autre de manière continue et fluide.
(1) « Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
(2) Que des palais Romains le front audacieux,
(3) Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
(4) Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
(5) Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
(6) Et plus que l'air marin la doulceur angevine. »
Joachim Du Bellay, « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage », Les Regrets, 1558
Dans l'extrait du poème de Joachim Du Bellay « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage », on repère un enjambement dans les deux tercets aux vers 1, 2, 3, 4, 5 et 6.
La phrase se prolonge d'un vers à l'autre et d'une strophe à l'autre, de manière continue et fluide.