Les vers suivants comportent-ils une diérèse ou une synérèse ?
« Dieu que l'Hébron connaît, Dieu que Cédar adore »
Alphonse de Lamartine, « À la grande chartreuse », Nouvelles méditations poétiques, 1823
Dans ce vers extrait du poème « À la grande chartreuse », d'Alphonse de Lamartine, on peut relever une synérèse. Il s'agit de la prononciation de la diphtongue, une succession de deux voyelles, en une seule syllabe. Le mot « Dieu » compte donc pour une seule syllabe, afin d'obtenir le bon compte syllabique et de faire un alexandrin.
« Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens. »
Charles Baudelaire, « Correspondances », Les Fleurs du Mal, 1857
Dans ces vers extraits du poème « Correspondances », de Charles Baudelaire, on peut relever une diérèse. Il s'agit de la prononciation de la diphtongue en deux syllabes. Le mot « expansion » compte donc deux syllabes [si-on], afin d'obtenir le bon compte syllabique et de faire un alexandrin.
« Qui est des yeux le plus emmielleur ?
Qui fait plus tôt une plaie incurable ? »
Louise Labé, « Sonnet XXI », Sonnets, 1555
Dans ces vers extraits du poème « Sonnet XXI », de Louise Labé, on peut relever une diérèse. Il s'agit de la prononciation de la diphtongue en deux syllabes. Le mot « emmielleur » compte donc deux syllabes [mi-el], afin d'obtenir le bon compte syllabique et de faire un décasyllabe.
« Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain. »
Pierre de Ronsard, « Quand vous serez bien vieille », Sonnets pour Hélène, 1578
Dans ces vers extraits du poème « Quand vous serez bien vieille », de Pierre de Ronsard, on peut relever une synérèse. Il s'agit de la prononciation de la diphtongue, une succession de deux voyelles, en une seule syllabe. Le mot « fier » compte donc pour une seule syllabe, afin d'obtenir le bon compte syllabique et de faire un alexandrin.
« Hélas ! Ce peuple ingrat a méprisé ta loi ;
La nation chérie a violé sa foi ;
Elle a répudié son époux et son père,
Pour rendre à d'autres dieux un honneur adultère. »
Jean Racine, Esther, acte I, scène 4, 1689
Dans ces vers extraits de la tragédie Esther, de Jean Racine, on peut relever trois diérèses. Il s'agit de la prononciation de la diphtongue en deux syllabes. Les mots « nation », « violé » et « répudié » comptent donc deux syllabes [ti-on], [vi-ol], et [di-é] afin d'obtenir le bon compte syllabique et de faire des alexandrins.