Dans quel vers repère-t-on un contre-rejet ?
(1) « Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
(2) Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
(3) Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
(4) Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. »
Charles Baudelaire, « Spleen LXXVIII », Les Fleurs du Mal, 1857
Dans cet extrait d'un poème des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, un contre-rejet est visible au vers 2. Le mot « l'Espoir » a été rejeté au vers 2, alors qu'il dépend syntaxiquement du vers 3. Ce contre-rejet est d'ailleurs marqué par la ponctuation, avec un point-virgule au vers 2 qui isole le début de la deuxième proposition à la fin du vers.
(1) « Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne
(2) Faisait voler la grive à travers l'air atone,
(3) Et le soleil dardait un rayon monotone
(4) Sur le bois jaunissant où la bise détone. »
Paul Verlaine, « Nevermore », Poèmes saturniens, 1866
Dans cet extrait d'un poème des Poèmes saturniens de Paul Verlaine, un contre-rejet est visible au vers 1. Le mot « L'automne » a été rejeté au vers 1, alors qu'il dépend syntaxiquement du vers 2. Ce contre-rejet est d'ailleurs marqué par la ponctuation, avec un point d'interrogation au vers 1 qui isole le début de la deuxième phrase à la fin du vers.
(1) « Mais je demande en vain quelques moments encore,
(2) Le temps m'échappe et fuit ;
(3) Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
(4) Va dissiper la nuit. »
Alphonse de Lamartine, « Le Lac », Méditations poétiques, 1820
Dans cet extrait d'un poème des Méditations poétiques d'Alphonse de Lamartine, un contre-rejet est visible au vers 3. Les mots « et l'aurore » ont été rejetés au vers 3, alors qu'ils dépendent syntaxiquement du vers 4. Ce contre-rejet est d'ailleurs marqué par la ponctuation, avec un point-virgule au vers 3 qui isole le début d'une nouvelle proposition à la fin du vers.
(1) « Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
(2) Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
(3) Nature, berce-le chaudement : il a froid. »
Arthur Rimbaud, « Le Dormeur du Val », Les Cahiers de Douai, 1919
Dans cet extrait d'un poème des Cahiers de Douai d'Arthur Rimbaud, un contre-rejet est visible au vers 1. Les mots « Souriant comme » ont été rejetés au vers 1, alors qu'ils dépendent syntaxiquement du vers 2. Ce contre-rejet est d'ailleurs marqué par la ponctuation, avec un point au vers 1 qui isole le début d'une nouvelle phrase à la fin du vers.
(1) « Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
(2) Après quelques moments l'appétit vint ; l'Oiseau
(3) S'approchant du bord vit sur l'eau
(4) Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures. »
Jean de La Fontaine, « Le Héron », Fables, 1678
Dans cet extrait de la fable « Le Héron » de Jean de La Fontaine, un contre-rejet est visible au vers 2. Le groupe nominal « l'Oiseau » a été rejeté au vers 2, alors qu'il dépend syntaxiquement du vers 1. Ce contre-rejet est d'ailleurs marqué par la ponctuation, avec un point-virgule au vers 1 qui isole le début d'une nouvelle proposition à la fin du vers.