Compléter les textes suivants permettant d'interpréter les figures de diction utilisées dans les extraits littéraires.
« Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux. »
Alphonse de Lamartine, « Le Lac », Méditations poétiques, 1820
On relève dans cette strophe une allitération, c'est-à-dire la répétition d'une consonne. L'écoulement du temps est évoqué par la lettre « l ».
« Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux. »
L'allitération en « l » évoque l'écoulement du temps.
« Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil »
Pierre de Ronsard, « Mignonne, allons voir si la rose », Odes, 1550-1552
On relève dans ces vers une assonance, c'est-à-dire la répétition d'une voyelle. La voyelle « o » est répétée. Le poète cherche à évoquer la beauté et la féminité.
« Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil »
L'assonance en « o » évoque la beauté des formes féminines.
« RODRIGUE.
Et l'on peut me réduire à vivre sans bonheur,
Mais non pas me résoudre à vivre sans honneur. »
Pierre Corneille, Le Cid, 1637
On relève dans ces vers une paronomase, c'est-à-dire la répétition de sonorités voisines. Cette figure de diction consiste à rapprocher des paronymes. Le dramaturge cherche à évoquer le dilemme de Rodrigue par la mise en valeur à la rime des mots « bonheur » et « honneur ».
« Et l'on peut me réduire à vivre sans bonheur,
Mais non pas me résoudre à vivre sans honneur. »
Rodrigue doit choisir entre le bonheur, son amour pour Chimène, et l'honneur, venger son père et tuer le père de Chimène.
La paronomase met en évidence le dilemme de Rodrigue qui doit choisir entre amour et honneur.
« PÈRE UBU, ripostant.
Tiens Polognard, soûlard, bâtard, hussard, tartare, cafard, mouchard, savoyard, communard !
MÈRE UBU le battant aussi.
Tiens, capon, cochon, félon, histrion, fripon, souillon, polochon ! »
Alfred Jarry, Ubu roi, 1896
On relève dans ces répliques une figure de diction nommée homéotéleute, c'est-à-dire la répétition de sonorités identiques. Dans cette scène de dispute, le procédé met en relief l'accumulation. Le dramaturge crée un effet comique. Les terminaisons des adjectifs qualificatifs sont péjoratives : -and et -on. C'est un échange de jurons.
L'homéotéleute permet d'accumuler des jurons dans une scène de dispute et de créer un effet comique.
« Les fruits tombant sans qu'on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu'on foule »
Guillaume Apollinaire, « Automne malade », Alcools, 1913
On relève dans ces vers une figure de diction nommée allitération, c'est-à-dire la répétition d'une consonne. Le poète répète la consonne [f]. Il cherche à évoquer les bruits de la nature, des feuilles mortes sous les pas : « fruits », « forêt », « feuille » (x3), « foule ».
L'allitération en [f] reproduit le son des feuilles mortes sous les pas.