Sommaire
ILes figures d'insistance et d'amplificationAL'accumulationBLa gradationCL'hyperboleDLe parallélismeELe pléonasmeFLa prétéritionIILes figures de répétitionAL'anaphoreBLe polyptoteCLa répétitionIIILes figures d'atténuationAL'euphémismeBLa litoteIVLes figures d'analogie et de substitutionAL'allégorieBLa comparaisonCLa métaphoreDLa métonymieELa périphraseFLa personnificationGLa prosopopéeHLa réificationILa synecdoqueVLes figures de constructionAL'antanaclaseBL'asyndèteCLe chiasmeDLa polysyndèteVILes figures d'oppositionAL'antiphraseBL'antithèseCL'hypallageDL'oxymoreELe zeugmaVIILes figures de dictionAL'allitérationBL'assonanceCLa paronomaseDL'homéotéleuteLes figures d'insistance et d'amplification
L'accumulation
Accumulation
L'accumulation est une succession de plusieurs termes ayant la même fonction dans la phrase.
Quand on m'aura jeté, vieux flacon désolé,
Décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, fêlé.
Charles Baudelaire, « Le Flacon », Les Fleurs du Mal, 1857
La gradation
Gradation
La gradation est une succession de termes dans un ordre croissant ou décroissant.
Je meurs, je suis mort, je suis enterré.
Molière, L'Avare, 1668
L'hyperbole
Hyperbole
L'hyperbole est une exagération qui produit un effet d'amplification excessif par rapport à la réalité.
Je couche d'un revers mille ennemis à bas.
Pierre Corneille, L'Illusion comique, 1634
Le parallélisme
Parallélisme
Le parallélisme est une répétition d'une structure grammaticale dans une phrase ou dans un texte.
Nous aimons toujours ceux qui nous admirent ; et nous n'aimons pas toujours ceux que nous admirons.
François de La Rochefoucauld, Maximes, 1665
Le pléonasme
Pléonasme
Le pléonasme est la redondance superflue d'une même idée.
Et la bouche, fiévreuse et d'azur bleu vorace.
Stéphane Mallarmé, « Les Fenêtres », Vers et prose, 1893
La prétérition
Prétérition
La prétérition est le fait de prétendre refuser de vouloir dire quelque chose alors même qu'on le dit.
Nous n'essaierons pas de donner au lecteur une idée de ce nez tétraèdre.
Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831
Les figures de répétition
L'anaphore
Anaphore
L'anaphore est la répétition d'un mot ou d'une expression en début de phrase, de vers ou de proposition.
Marcher à jeun, marcher vaincu, marcher malade.
Victor Hugo, La Légende des siècles, 1859
Le polyptote
Polyptote
Le polyptote est l'emploi successif de plusieurs formes grammaticales du même mot.
Madame se meurt, Madame est morte !
Jacques-Bénigne Bossuet, Oraison funèbre, 1670
La répétition
Répétition
La répétition est la reprise d'un terme ou d'une expression.
Elle rencontra Candide en revenant au château et rougit ; Candide rougit aussi.
Voltaire, Candide, 1759
Les figures d'atténuation
L'euphémisme
Euphémisme
L'euphémisme est une atténuation qui voile une réalité choquante, douloureuse, désagréable grâce à une expression adoucie ou implicite.
Je répandis la terre du sommeil sur un front de dix-huit printemps.
François-René de Chateaubriand, Atala, 1801
La litote
Litote
La litote est un renforcement de la réalité décrite par une tournure très atténuée : elle consiste à dire peu pour exprimer beaucoup dans un souci de retenue ou d'élégance. Elle contient en général une négation.
Vous n'étiez pas vilaine. (= Vous étiez jolie.)
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, 1897
Les figures d'analogie et de substitution
L'allégorie
Allégorie
L'allégorie est la représentation d'une idée ou d'une notion abstraite de manière concrète.
Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.
Elle allait à grands pas moissonnant et fauchant.
Victor Hugo, « Mors », Les Contemplations, 1856
La comparaison
Comparaison
La comparaison est la mise en relation de deux éléments (le comparé et le comparant) qui ont un point commun, à l'aide d'un outil comparatif (comme, ainsi que, semblable à, pareil, ressembler, etc.).
Il était seul comme une barque abandonnée au milieu de l'océan.
Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830
La métaphore
Métaphore
La métaphore est une analogie entre un comparé et un comparant sans outil comparatif. La métaphore est filée quand elle se poursuit sur plusieurs lignes ou vers.
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage
Traversé çà et là par de brillants soleils.
Charles Baudelaire, « L'Ennemi », Les Fleurs du Mal, 1857
La métonymie
Métonymie
La métonymie est une substitution d'un terme par un autre qui entretient avec lui un rapport logique.
Elle nous quitta pour la tombe. (= pour la mort)
Victor Hugo, « Trois ans après », Les Contemplations, 1856
La périphrase
Périphrase
La périphrase est la substitution d'un terme par une expression plus développée.
Ce voyageur ailé (= l'albatros) comme il est gauche et veule !
Charles Baudelaire, « L'Albatros », Les Fleurs du Mal, 1857
La personnification
Personnification
La personnification est un procédé qui donne des traits humains à un objet ou à un élément concret, inanimé.
Voilà ce chêne solitaire,
Dont le rocher s'est couronné,
Parlez à ce tronc séculaire,
Demandez comment il est né.
Alphonse de Lamartine, « Le Chêne », Harmonies poétiques et religieuses, 1830
La prosopopée
Prosopopée
La prosopopée est la mise en scène et le discours de personnages absents, morts, ou d'êtres surnaturels.
Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre. (= c'est la Beauté qui parle)
Charles Baudelaire, « La Beauté », Les Fleurs du Mal, 1857
La réification
Réification
La réification est un procédé qui donne les caractéristiques d'une chose à une personne.
Laisse-moi devenir l'ombre de ton ombre
Jacques Brel, « Ne me quitte pas », 1959
La synecdoque
Synecdoque
La synecdoque est une variété de métonymie, elle joue sur un rapport d'inclusion. Une partie évoque un tout ou un tout évoque une partie.
Je ne regarderais ni l'or du soir qui tombe
Ni les voiles (= pour les bateaux) au loin descendant vers Harfleur.
Victor Hugo, « Demain, dès l'aube », Les Contemplations, 1856
Les figures de construction
L'antanaclase
Antanaclase
L'antanaclase est la répétition d'un mot pris dans des sens différents.
Le cœur a ses raisons (= motifs) que la raison (= faculté de raisonner) ne connaît point.
Blaise Pascal, Les Pensées, 1670
L'asyndète
Asyndète
L'asyndète est l'absence d'une conjonction de coordination normalement attendue.
Dieu est l'auteur de la pièce ; Satan est le directeur du théâtre.
Victor Hugo, Océan, 1897
Le chiasme
Chiasme
Le chiasme est l'association de termes selon un schéma croisé.
Le jour dans mes pensées, dans mes rêves la nuit
Paul Verlaine, « Lettre », Fêtes galantes, 1869
La polysyndète
Polysyndète
La polysyndète est la répétition d'une conjonction plus souvent que ne l'exige la syntaxe.
Mais tout dort, et l'armée, et les vents, et Neptune.
Jean Racine, Iphigénie en Aulide, 1674
Les figures d'opposition
L'antiphrase
Antiphrase
L'antiphrase est un procédé qui consiste à dire le contraire de ce que l'on pense, en faisant comprendre que l'on ne pense pas ce que l'on dit.
Vous vivrez trop contente avec un tel mari. (le mari en question est vieux et possède de nombreux défauts)
Molière
L'antithèse
Antithèse
L'antithèse est le rapprochement de deux termes de sens contraires.
J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise.
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1782
L'hypallage
Hypallage
L'hypallage est l'attribution à certains mots d'une phrase d'autres mots de cette phrase (sans qu'il soit possible de se méprendre sur le sens).
Un vieillard en or avec une montre en deuil. (pour « Un vieillard en deuil avec une montre en or. »)
Jacques Prévert, Paroles, 1946
L'oxymore
Oxymore
L'oxymore est une variété d'antithèse où les deux termes de sens inconciliables sont rattachés par la syntaxe.
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles.
Pierre Corneille, Le Cid, 1637
Le zeugma
Zeugma
Le zeugma est la coordination de deux éléments différents sur le plan grammatical ou sémantique.
Nous étions seul à seul et marchions en rêvant,
Elle et moi les cheveux et la pensée au vent.
Paul Verlaine, « Nevermore », Poèmes saturniens, 1866
Les figures de diction
L'allitération
Allitération
L'allitération est le retour d'un même son consonantique.
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
Jean Racine, Andromaque, 1667
L'assonance
Assonance
L'assonance est le retour d'un même son vocalique.
Les couchants langoureux des pensives zélandes
Guillaume Apollinaire, « Souvenir des Flandres », Alcools, 1913
La paronomase
Paronomase
La paronomase est un jeu sur des mots aux sonorités identiques ou voisines.
Sans rien en lui qui pèse ou pose
Paul Verlaine, « Art poétique », Jadis et Naguère, 1884
L'homéotéleute
Homéotéleute
L'homéotéleute est la rime ou l'assonance introduites dans la prose.
MONSIEUR PURGON. Et de l'hydropisie dans la privation de la vie, où vous aura conduit votre folie.
Molière, Le Malade imaginaire, Acte III scène 5, 1673