Quelle est la figure de diction employée dans les extraits suivants ?
« PHÈDRE.
Tout m'afflige et me nuit et conspire à me nuire. »
Jean Racine, Phèdre, acte I scène 3, 1677
On relève la répétition de la voyelle « i » : « afflige », « nuit », « conspire », « nuire ».
Il s'agit d'une assonance. L'assonance est la répétition d'une voyelle.
« Avec grand bruit et grand fracas
Un Torrent tombait des montagnes :
Tout fuyait devant lui ; l'horreur suivait ses pas,
Il faisait trembler les campagnes. »
Jean de La Fontaine, « Le Torrent et la Rivière », Fables, 1678
On relève la répétition de la consonne « r » : « grand », « bruit », « fracas », « torrent », « horreur », « trembler ».
Il s'agit d'une allitération. L'allitération est la répétition d'une consonne.
« MADAME MARTIN.
Bazar, Balzac, Bazaine !
MONSIEUR MARTIN.
Bizarre, beaux-arts, baisers ! »
Eugène Ionesco, La Cantatrice chauve, scène XI, 1950
On relève un jeu de mots comique entre les mots « Bazar », « Balzac », « Bazaine », « Bizarre », « beaux-arts » et « baisers ».
Il s'agit d'une paranomase. La paronomase est un jeu sur des mots aux sonorités identiques ou voisines.
« Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes. »
Charles Baudelaire, « L'Invitation au voyage », Les Fleurs du Mal, 1857
On relève plusieurs rimes :
- en -ouillés : « mouillés »/« brouillés » ;
- en -ieux : « mystérieux »/« yeux » ;
- en -armes : « charmes »/« larmes ».
« [...] elle a le goût d'une salle où l'on a dîné ; elle pue le service, l'office, l'hospice. »
Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835
La syllabe -ice est répétée à la fin des mots « services », « office », « hospice » pour insister sur l'odeur désagréable que cherche à évoquer Balzac.
Il s'agit d'un homéotéleute. L'homéotéleute s'emploie dans un texte en prose et consiste en la répétition d'une ou de plusieurs syllabes finales semblables.