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  4. Exposé type bac : La princesse de Clèves, L'aveu au mari

La princesse de Clèves, L'aveu au mari Exposé type bac

Sommaire

IUne situation romanesqueIIUn aveu ambiguIIIUn aveu terrible et héroïqueIVUne mise en scène pathétiqueVLa souffrance des personnages

- Eh bien, Monsieur, lui répondit-elle en se jetant à ses genoux, je vais vous faire un aveu que l'on n'a jamais fait à son mari, mais l'innocence de ma conduite et de mes intentions m'en donne la force. Il est vrai que j'ai des raisons de m'éloigner de la cour, et que je veux éviter les périls où se trouvent quelquefois les personnes de mon âge. Je n'ai jamais donné nulle marque de faiblesse, et je ne craindrais pas d'en laisser paraître, si vous me laissiez la liberté de me retirer de la cour, ou si j'avais encore madame de Chartres pour aider à me conduire. Quelque dangereux que soit le parti que je prends, je le prends avec joie pour me conserver digne d'être à vous. Je vous demande mille pardons, si j'ai des sentiments qui vous déplaisent, du moins je ne vous déplairai jamais par mes actions. Songez que pour faire ce que je fais, il faut avoir plus d'amitié et plus d'estime pour un mari que l'on en a jamais eu ; conduisez-moi, ayez pitié de moi, et aimez-moi encore, si vous pouvez.

Monsieur de Clèves était demeuré pendant tout ce discours, la tête appuyée sur ses mains, hors de lui-même, et il n'avait pas songé à faire relever sa femme. Quand elle eut cessé de parler, qu'il jeta les yeux sur elle qu'il la vit à ses genoux le visage couvert de larmes, et d'une beauté si admirable, il pensa mourir de douleur, et l'embrassant en la relevant :
- Ayez pitié de moi, vous-même, Madame, lui dit-il, j'en suis digne ; et pardonnez si dans les premiers moments d'une affliction aussi violente qu'est la mienne, je ne réponds pas, comme je dois, à un procédé comme le vôtre. Vous me paraissez plus digne d'estime et d'admiration que tout ce qu'il y a jamais eu de femmes au monde ; mais aussi je me trouve le plus malheureux homme qui ait jamais été. Vous m'avez donné de la passion dès le premier moment que je vous ai vue, vos rigueurs et votre possession n'ont pu l'éteindre : elle dure encore ; je n'ai jamais pu vous donner de l'amour, et je vois que vous craignez d'en avoir pour un autre. Et qui est-il, Madame, cet homme heureux qui vous donne cette crainte ? Depuis quand vous plaît-il ? Qu'a-t-il fait pour vous plaire ? Quel chemin a-t-il trouvé pour aller à votre cœur ? Je m'étais consolé en quelque sorte de ne l'avoir pas touché par la pensée qu'il était incapable de l'être. Cependant un autre fait ce que je n'ai pu faire. J'ai tout ensemble la jalousie d'un mari et celle d'un amant ; mais il est impossible d'avoir celle d'un mari après un procédé comme le vôtre. Il est trop noble pour ne me pas donner une sûreté entière ; il me console même comme votre amant. La confiance et la sincérité que vous avez pour moi sont d'un prix infini : vous m'estimez assez pour croire que je n'abuserai pas de cet aveu. Vous avez raison, Madame, je n'en abuserai pas, et je ne vous en aimerai pas moins. Vous me rendez malheureux par la plus grande marque de fidélité que jamais une femme ait donnée à son mari.

Madame de Lafayette

La Princesse de Clèves

1678

I

Une situation romanesque

  • La retraite à Coulommiers de la princesse a pour but l'éloignement : "m'éloigner de la cour", "je veux éviter les périls", "me retirer de la cour". La princesse veut éviter de voir le duc de Nemours.
  • Son mari ne comprend pas sa démarche et insiste donc pour savoir. Il pense qu'une femme de l'âge de la princesse qui veut se retirer est étrange. Il provoque donc l'aveu de sa femme par ses questionnements.
  • La situation est d'autant plus romanesque que le prince de Nemours est caché et entend tout. L'aveu que fait la princesse n'est pas entendu seulement par son époux, mais aussi par l'homme qu'elle aime.
II

Un aveu ambigu

  • La progression de la scène est lente. La princesse n'admet pas tout de suite. Elle parle de la "cour", puis de "faiblesse". Elle ne dit pas tout de suite qu'elle aime un autre.
  • Cet aveu n'est pas un aveu seulement au mari, mais aussi un aveu que la princesse se fait à elle-même.
  • La princesse s'est battue contre ses sentiments et continue de le faire, elle tente d'échapper à l'amour : "m'éloigner", "éviter", "retirer".
  • La princesse utilise des périphrases : "les personnes de mon âge", "marques de faiblesse", "sentiments qui vous déplaisent". Elle ne dit pas les choses franchement.
  • Le vocabulaire lui-même est ambigu. Elle parle de son "amitié" et de son "estime" pour le "mari". Elle dit ici qu'elle ne l'aime pas d'amour.
III

Un aveu terrible et héroïque

  • La conduite de la princesse est héroïque. Elle avoue quelque chose qu'une femme ne dit jamais à son époux : "un aveu que l'on a jamais fait à son mari".
  • Cet aveu n'est pas facile : "m'en donne la force", "quelque dangereux que soit le parti que je prends", "songez que pour faire ce que je fais".
  • La princesse se montre noble : "je le prends avec joie pour me conserver digne d'être à vous", "il faut avoir plus d'amitié et plus d'estime pour un mari", "vous me paraissez plus digne d'estime et d'admiration que tout ce qu'il y a jamais eu de femmes au monde", "il est trop noble pour ne me pas donner une sûreté entière".
  • La princesse se présente comme innocente, une victime de sa passion : "l'innocence de ma conduite et de mes intentions", "je n'ai jamais donné nulle marque de faiblesse", "je ne vous déplairai jamais par mes actions".
  • La princesse demande au mari de l'aider à lutter contre sa passion : "si j'avais encore Mme de Chartres pour aider à me conduire", "conduisez-moi".
IV

Une mise en scène pathétique

  • Les personnages se comportent de façon pathétique dans cette scène, ils sont sujets à de fortes émotions.
  • La princesse se montre très modeste et repentante. Elle est présentée comme une figure qui prie et demande pardon : "en se jetant à ses genoux", "faire relever sa femme", "à ses genoux le visage couvert de larmes", "l'embrassant en la relevant".
  • Le thème de la pitié et du pardon domine le texte : "ayez pitié de moi vous-même [...], j'en suis digne ; et pardonnez", "la confiance et la sincérité que vous avez pour moi sont d'un prix infini", "vous me rendez malheureux par la plus grande marque de fidélité que jamais une femme ait donnée à son mari".
  • On peut comparer cette scène à une scène religieuse : "quand il la vit à ses genoux le visage couvert de larmes et d'une beauté si admirable, il pensa mourir de douleur". La princesse est associée à une sainte.
  • Le silence précède l'aveu. Cela renforce l'importance de cet aveu : "profond silence", "son silence achevant".
  • L'aveu est soudain : "tout à coup".
  • Le prince est sous le coup de l'émotion, il est en colère, il oublie les conventions : "hors de lui-même et il n'avait pas songé à faire relever sa femme".
V

La souffrance des personnages

  • La princesse est un personnage solitaire. Elle a perdu sa mère, elle est très jeune, elle n'a que son mari comme confident.
  • Elle ne peut lutter facilement contre Nemours qu'elle voit sans cesse à la cour. L'amour qu'elle a pour lui est impossible. Elle respecte trop le mariage. En avouant son amour, elle décide de ne pas le vivre.
  • La souffrance du mari est ancienne. Il sait que sa femme ne l'a jamais aimé : "elle ne m'a jamais aimé", "vous m'avez donné de la passion dès le premier moment que je vous aie vue ; vos rigueurs et votre possession n'ont pu l'éteindre : elle dure encore ; je n'ai jamais pu vous donner de l'amour", "je m'étais consolé en quelque sorte de ne l'avoir pas touché par la pensée qu'il était incapable de l'être".
  • Le mari ne cesse de ressentir la souffrance, il est jaloux quand il pense à l'autre homme : "elle en aime un autre", "la tête appuyée sur ses mains, hors de lui-même", "il pensa mourir de douleur", "une affliction aussi violente", "je me trouve le plus malheureux homme qui ait jamais été", "je vois que vous craignez d'en avoir pour un autre", "cependant un autre fait ce que je n'ai pu faire". Il y a de nombreuses hyperboles et exagérations.
  • La jalousie est dévorante : "qui est-il ?", "j'ai tout ensemble la jalousie d'un mari et celle d'un amant".

En quoi cette scène est-elle pathétique ?

I. Un aveu difficile
II. La souffrance des personnages
III. Un tableau religieux

Comment la souffrance des personnages transparaît dans cette scène ?

I. Un tableau pathétique
II. La douleur de la princesse
III. La souffrance du mari

En quoi cette scène est-elle un tournant dans l'histoire ?

I. Une scène d'aveu
II. La jalousie du mari
III. La présence cachée de Nemours

En quoi cette scène est-elle théâtrale ?

I. Une scène d'aveu héroïque
II. Le tableau d'une femme repentante
III. La présence cachée de Nemours

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