Sommaire
IUne sombre peinture des hommesIILe Prince "machiavélique"IIILa question de la guerre et des armesIVLes différents principatsVL'exemple italienLe Prince
Machiavel
1532
Le Prince est un essai publié à titre posthume. Il est constitué de quatre grandes parties. Machiavel loue le prince, tout en lui prodiguant des conseils. L'essai s'inscrit dans le courant des traités d'éducation, genre littéraire très populaire au XVIe siècle.
Dans les chapitres I à XI, l'auteur décrit les typologies des différentes sortes de principautés. Il explique comment on peut les conquérir et surtout les conserver. Machiavel assure que les principautés acquises par la force ou la valeur personnelle sont les plus impressionnantes. Le prince a prouvé sa valeur pour accéder au pouvoir.
Les chapitres XII à XIV traitent de la façon dont le prince conserve son pouvoir. Selon Machiavel, cela n'est possible que par la force. Il prend pour exemple l'Italie. Machiavel rappelle aussi que le peuple est indispensable au prince, il faut qu'il soit uni au souverain pour garantir la stabilité de l'État.
Alors que les humanistes développent souvent l'idée d'un prince moral, bon, Machiavel s'éloigne de cette idée dans les chapitres XV à XXIII. Il rejette l'idée du prince qui doit gouverner de façon vertueuse. Il déclare qu'il doit avant tout savoir s'adapter à toutes les situations pour garder le pouvoir. Il pousse le prince à maîtriser l'art du paraître. La morale doit s'effacer face à la violence et la tromperie de ceux qui voudraient renverser le prince. Les chapitres XXIV à XXVI présentent l'unité de l'Italie comme un modèle. Machiavel s'inspire visiblement de Cesare Borgia.
Une sombre peinture des hommes
Machiavel étudie des questions relatives au pouvoir politique. Il attribue beaucoup d'importance au peuple, et procède ainsi à de nombreuses réflexions sur la façon dont les hommes pensent le pouvoir. Il assure ainsi que les hommes ont besoin de tirer avantage d'un gouvernement pour le défendre.
Machiavel établit aussi que la cruauté du prince est justifiée par le fait que les hommes ne sont pas bons par nature. Les hommes sont peints comme naïfs et influençables, donc faciles à manipuler. Pessimiste, Machiavel estime aussi que les hommes ne recherchent que la gloire et la richesse.
Le Prince "machiavélique"
Aujourd'hui, l'adjectif "machiavélique" est souvent utilisé pour parler de quelqu'un de manipulateur, qui agirait à de mauvaises fins. Le prince idéal selon Machiavel n'est pas réellement un mauvais homme, c'est plutôt un souverain qui tire partie du côté mauvais de l'Homme, qui agit sans évangélisme.
Le prince doit être prudent et vertueux. Machiavel insiste sur la fortune. Ici, il s'agit de l'occasion, cela signifie que le prince doit savoir saisir sa chance. La vertu n'est pas ici associée à la morale. Elle regroupe diverses qualités : la vaillance, le courage, le génie. C'est en fait la faculté de maîtriser ses sentiments et de trouver un juste équilibre entre la bonté et la cruauté. Le prince idéal, selon Machiavel, est donc un homme craint plutôt qu'aimé. C'est un manipulateur qui sait jouer le jeu du paraître.
La question de la guerre et des armes
Machiavel aborde l'utilité de la guerre. Le prince ne doit pas l'éviter. Il doit montrer qu'il est capable de commander une armée et de se battre. L'auteur évoque deux types d'armes, les armes propres et les armes mercenaires. Il met en garde contre les armes mercenaires et se montre plus favorable aux armes propres.
La question de l'armement est centrale. Les armes et la violence sont nécessaires au prince. Il lui conseille de bien s'entraîner à la guerre en pratiquant notamment la chasse. Au combat, le prince doit se montrer rusé et violent.
Les différents principats
Machiavel évoque deux types de pouvoirs : les principats et les républiques. Dans l'essai, il ne présente que les principats. Il distingue ceux qui sont héréditaires de ceux qui sont nouveaux. Les plus faciles à tenir sont les principats héréditaires.
L'auteur discute de plusieurs cas. Il traite des royaumes où le souverain ne parle pas la même langue que le peuple. Il discute des principats gouvernés par des barons ou par un prince seul. Il parle également des cités libres et des principats ecclésiastiques. Pour chaque principat, Machiavel propose des conseils sur comment obtenir le pouvoir et comment le garder.
L'exemple italien
Machiavel écrit son ouvrage en s'inspirant de Cesare Borgia, fils du pape, qui était un grand guerrier. L'Italie est souvent prise en exemple (Machiavel est florentin) pour analyser les situations peintes dans le livre.
Machiavel accuse les princes actuels de ne pas savoir tenir l'Italie. Le dernier chapitre s'appelle d'ailleurs : "Exhortation à prendre l'Italie et à la libérer des barbares". Machiavel dédie son ouvrage à Laurent de Médicis en affirmant qu'il peut remettre de l'ordre en Italie.