Sommaire
ILa personnalité du hérosAL'incommunicabilitéBLa distanceIIL'absurditéIIILa satire de la sociétéALa familleBLa religionCLa justiceL'Étranger
Albert Camus
1942
Meursault, le personnage principal et le narrateur du roman, vit en Algérie française. Il reçoit un télégramme qui lui apprend la mort de sa mère. À l'enterrement, il ne se comporte pas comme les autres l'attendent, puisqu'il ne pleure pas. Dès le lendemain, il va nager avec Marie Cardona qui devient sa maîtresse.
Meursault ne paraît pas sensible à ce qui se passe autour de lui. Il semble détaché des propositions d'avancement de son patron ou de Marie qui veut l'épouser. Il n'apprécie guère son voisin Raymond Sintès. Ce dernier ne se comporte pas bien avec sa maîtresse. Un dimanche, alors qu'ils sont à la plage, Meursault et Sintès se battent contre deux Arabes. Sintès est blessé au couteau. Meursault tue un Arabe en lui tirant dessus.
Meursault va alors en prison. Il est indifférent aux interrogatoires de la police ou de son avocat. Tout le monde cherche à expliquer son geste, mais Meursault ne les aide pas à le comprendre. On se met alors à lui reprocher de ne pas être "normal". On souligne le fait qu'il n'a pas pleuré à l'enterrement de sa mère, qu'il ne semble pas avoir de regrets pour ce qu'il a fait. Meursault ne réagit pas aux accusations. Il dort et lit. Lors du procès, il avoue qu'il a tiré à cause du soleil, il faisait chaud, il était ébloui. Pourtant, le procureur l'accuse d'avoir prémédité le meurtre et il est condamné à mort. Lorsque l'aumônier vient lui dire qu'il priera pour lui, il se met en colère. Il dénonce l'absurdité de la justice et de la mort. Finalement, dans la nuit, il trouve la paix.
La personnalité du héros
L'incommunicabilité
Le héros, Meursault, semble avoir des difficultés à communiquer avec les autres personnages. Il ne sait pas se comporter socialement comme les autres imaginent qu’il devrait le faire. Il est différent, il est moins expansif, il paraît plus froid.
Cette incapacité à communiquer ses émotions va en faire un coupable idéal. En effet, Meursault n’est pas condamné car il a tué. Il est condamné car les autres ne le comprennent pas, car il ne s’inscrit pas comme il "faut" dans la société.
La distance
Le roman est écrit à la première personne. Pourtant, Meursault semble distant pour le lecteur. C’est un personnage atypique. Il ne parle pas de ses sentiments. Il semble ne pas en ressentir. Cela crée une gêne chez le lecteur.
Même si le roman nous plonge dans les pensées du héros, il est difficile de comprendre ou d’expliquer la psychologie du personnage.
L'absurdité
Ce roman met en avant l'absurdité de la vie et son non-sens. Les différents événements s'enchaînent sans logique parfois. Tout semble reposer sur le hasard. La raison même du crime n'a pas de sens. Meursault avait trop chaud, il était ébloui, il a tiré et tué un homme.
Tout paraît absurde, mais conduit forcément vers la fatalité. Cette impression que la fin est inéluctable est soulignée par le style de Camus. Il écrit dans une langue souvent analysée comme étant froide et distante. Les faits sont exposés sans que les sentiments des personnages soient relatés.
La satire de la société
La famille
Camus dénonce ici les conventions sociales. Meursault ne montre pas les sentiments qu'on attend d'un homme à la mort de sa mère. Camus montre que la société nous force à aimer notre famille, à avoir des obligations envers elle. Meursault n'est pas attaché à sa mère, il n'est pas triste.
Tout le monde se doit d'aimer sa famille. Ne pas aimer sa famille signifie être criminel. En effet, c'est bien le manque de chagrin de Meursault pour la mort de sa mère qui lui est reproché, et non son crime. Il est condamné car on estime qu'il n'aime pas sa mère.
La religion
Camus parle également de la religion dans ce roman. Meursault, contrairement aux autres, n'en a pas besoin. Il répète plusieurs fois lors de son procès qu'il ne croit pas en Dieu. Le juge et l'audience sont choqués par cette déclaration. Le reste de la société ne peut concevoir qu'un homme n'ait pas besoin de religion, de croyance. L'athéisme de Meursault, tout comme son manque d'affection envers sa mère, est une faute bien plus grave que le meurtre pour les autres personnages du roman.
La justice
L’absurdité de la justice est ici mise en avant. Meursault n’est pas condamné pour son crime mais pour sa personnalité. Camus montre ainsi que la justice ne peut pas être impartiale, puisqu’elle est dirigée par des hommes. Forcément, les juges, le jury, l'audience, les avocats, tous les hommes impliqués dans le jugement vont laisser leurs émotions, leurs sentiments, leurs idées influencer leur décision. Si l'accusé ne correspond pas à leurs critères, il risque d'être condamné pour cela, et non pour son crime.
L’avocat et le procureur sont fidèles à des conventions que Meursault ne comprend pas. De plus, le procès est présenté comme un spectacle, un événement auquel il faut assister pour "voir le monstre".